D’autres représentations du même opéra auront lieu les samedi 28 septembre à 18 heures et le dimanche 29 septembre à 17 heures. Les billets sont en vente sur le site www.festspielhaus.de/fr ou par téléphone au 00 49/ 7221 /30 13 101.
Le salon du XXIe siècle à Baden-Baden
« L’ Orphée » de Gluck est un opéra moderne qui, aujourd’hui encore, nous touche en plein cœur », dit le directeur général du Festspielhaus, Benedikt Stampa. Il souhaite convier le public à redécouvrir des chefs d’œuvre et à ressentir de nouveau ce qui cimente l’Europe au plus profond d’elle-même. « Je suis intimement persuadé que des mythes tels que celui-ci exercent une influence déterminante pour faire de nous ce que nous sommes », a-t-il aussi déclaré. Continuer à œuvrer pour faire de cette destination de rêve qu’est Baden-Baden un « Salon du XXIe siècle », voilà le mot d’ordre que s’est donné Benedikt Stampa, accompagné par des artistes du monde entier. Parmi ces derniers, nous retrouverons au cours des prochains mois des chefs comme Teodor Currentzis, Yannick Nezét-Séguin, Sir Simon Rattle, Thomas Hengelbrock, Kirill Petrenko et Andris Nelsons ainsi que des chanteuses et chanteurs comme Cecilia Bartoli, Marlis Petersen, Renée Fleming, Diana Damrau et Jonas Kaufmann. En 2019/2020, des orchestres tels que les Berliner Philharmoniker, les Wiener Philharmoniker, le London Symphony Orchestra et l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig se succèderont à Baden-Baden, la cité culturelle en plein essor au cœur de l’Europe.
Un monument de la culture européenne
Voilà longtemps que le « chorégraphe du siècle », John Neumeier, n’avait pas travaillé dans le domaine de l’opéra. Cette première à Baden-Baden est donc porteuse de plusieurs messages : « Il est très important pour moi de porter un regard neuf sur le mythe d’Orphée, ce pilier de la culture européenne » a déclaré Benedikt Stampa, certain que « l’art peut changer notre vie, la rendre meilleure, pour peu que nous le prenions au sérieux ».
Un visionnaire au service du public
Issue de la mythologie grecque, l’histoire de l’opéra « Orphée et Eurydice » nous montre le meilleur chanteur du monde qui se lamente sur la mort de sa femme. Émus par la musique, les dieux permettent à l’artiste de se rendre dans le royaume des morts et lui donnent la possibilité de libérer sa femme Eurydice. Le chant qui attendrit le cœur des dieux y représente l’art en général. Nombreux sont les compositeurs qui ont été inspirés par la légende d’Orphée. Après Claudio Monteverdi, qui fut l’un des premiers compositeurs d’opéra, Christoph Willibald Gluck, au milieu du XVIIIe siècle, écrivit plusieurs versions de son opéra « Orphée » parmi lesquelles la version de Paris, datant de 1774, qui sera présentée à Baden-Baden.
Christoph Willibald Gluck (1714 – 1787) fut le plus influent des compositeurs qui tentèrent à cette époque de faire à nouveau de l’opéra ce qu’il avait été cent ans auparavant : un art dont la forme narrative obéissait à des principes de réalisme et pas simplement aux possibilités techniques des chanteuses et des chanteurs. Gluck recherchait la véracité dramatique, il souhaitait que le public prenne part à la vie intérieure des personnages, à leur destin. L’opéra ne devait pas être une rhétorique creuse mais développer une action dramatique, ne pas faire monter sur scène des personnages figés mais faire le portrait d’êtres humains avec leurs passions.
Fidèle à l’intention première du compositeur – permettre au spectateur de partager de façon intuitive les sentiments des personnages sans les dissimuler derrière la virtuosité de la musique ou de la technique vocale – le directeur et chorégraphe en chef du Hamburg Ballett a conçu une « œuvre d’art totale » qui privilégie la communication immédiate avec le public à travers des émotions accessibles et reconnaissables : « Nous avons tous vécu des expériences de la perte – même si elles n’atteignent pas toutes la dimension de la folie comme dans « Orphée », dit John Neumeier.
Le Hamburg Ballett rencontre le Freiburger Barockorchester
Pour l’ouverture de la saison 2019 –2020, le Hamburg Ballett John Neumeier retrouve à Baden-Baden un ensemble de solistes constitué tout exprès à l’occasion de ces représentations. La direction musicale a été confiée à Alessandro De Marchi. Dmitry Korchak (les 27 et 29/09) et Maxim Mironov (le 28/09) chantent le rôle d’Orphée. Arianna Vendittelli est Eurydice et Marie-Sophie Pollak interprète le rôle d’Amour. Dans la fosse, nous retrouverons le Freiburger Barockorchester. Les chanteuses et chanteurs de Vokalensemble Rastatt formeront les chœurs de ces représentations scéniques.